Premiers pas avec la 3D en temps réel
Maturité de données
Il existe différents niveaux de difficulté quand il s'agit d'exploiter vos modèles 3D existants pour des applications de 3D en temps réel. Cela dépend de la qualité de vos données (et de vos métadonnées), de vos applications et appareils cible et de votre niveau technique. Même s'il est assez simple d'avoir accès à des outils et de commencer à les essayer ou même de finaliser un projet unique, le fait de développer des processus adaptables est une autre paire de manches.
« Si vous voulez exploiter pleinement vos données CAO et PLM, vous devez vraiment vous atteler à la tâche. Vous pourrez ainsi réaliser des projets incroyablement performants », déclare Axel Jacquet, responsable produits techniques chez Unity, à engineering.com.
Franck approuve ceci en reconnaissant que « mettre à jour des anciens modèles et pipelines peut être un processus compliqué ». Mais comme Axel, il estime que s'impliquer en vaut le coût et que « le fait de passer à un pipeline basé sur les métadonnées offre une plus grande réactivité aux entreprises. »
Pour les débutants de la 3D en temps réel, le résultat est positif : cela ne fait pas de mal d'essayer et s'il y a une réelle volonté d'implication, la récompense sera à la hauteur. Le niveau d'efforts fournis dépend de plusieurs facteurs et le concept le plus important à prendre en compte est ce que Brad appelle la maturité des données. Des données arrivées à maturation sont des données bien organisées et remplies de métadonnées, qui peuvent être utilisées pour l'automatisation de leur optimisation. Des données immatures sont éparpillées entre de nombreux systèmes et en manque de métadonnées. Il s'agit d'une estimation et il est important de comprendre comment votre entreprise est organisée à ce sujet.
« Il y a ici différents degrés d'automatisation », dit Brad. « Si les données sont immatures, nous ne pouvons pas vraiment mettre en place un pipeline d'automatisation complet. Mais nous le pouvons au moins à 50 % et il restera peut-être un peu de travail manuel à effectuer. »
Même si vos données sont toujours immatures pour la mise en place d'une automatisation totale, vous pouvez toujours faire mieux pour de nouveaux modèles en vous assurant que les bonnes métadonnées sont en place. En fait, il n'est jamais trop tard pour appliquer les bonnes pratiques et des processus communs pour les conventions de dénominations et l'utilisation des métadonnées.
« Commencez à nommer les données dès l'étape de conception », renchérit Brad. « Ceci a des répercussions immédiates. Vous ne voudrez peut-être pas octroyer 10 minutes de plus au concepteur pour ajouter des métadonnées. Mais quand vous commencerez à comprendre que ces 10 minutes-ci peuvent économiser des milliers d'heures à la fin, sur des répétitions, c'est à ce moment que vous verrez vraiment l'intérêt de le faire. »
Compréhension de vos applications et plateformes cible
Le format idéal de vos données 3D en temps réel dépend de votre cas d'usage final, c'est à dire de l'application et de l'appareil que vous visez. Une visionneuse de modèle 3D sur un smartphone n'exige pas les mêmes conditions qu'une simulation en usine, lancée sur un poste de travail de pointe. Vous devez comprendre à la fois le type d'équipement et le type de logiciel pour la création d'une expérience 3D en temps réel efficace.
En ce qui concerne l'équipement, Axel indique que pour bien commencer, il faut déjà étudier les caractéristiques de votre appareil cible (par exemple, le casque RV Meta Quest 3). En tâtonnant un peu, vous allez découvrir la meilleure façon d'optimiser vos modèles, en ce qui concerne la taille de maillage, la fusion des pièces et toutes les autres techniques évoquées dans ce livre blanc. Pixyz inclura bientôt des préréglages pour les différents équipements, ce qui rendra l'optimisation pour un appareil cible plus simple.
En ce qui concerne la partie logicielle, il est indispensable de comprendre quelle sera l'utilisation finale de vos modèles. Par exemple, vous ne pouvez pas fusionner toutes les pièces d'une voiture si vous voulez que vos utilisateurs ouvrent les portes ou bien vous ne pouvez pas supprimer le moteur, si vous attendez d'eux qu'ils soulèvent le capot. Votre approche vis-à-vis de l'optimisation de vos modèles CAO doit prendre en compte le rôle qu'ils vont jouer dans l'application en temps réel.
« Vous devez connaître votre objectif et votre scénario ultimes et à partir de ceux-ci, vous pourrez trouver la recette idéal », déclare Axel.
Certaines entreprises apprécient de commencer avec ce qu'Axel appelle un « modèle 150 % » : une version originale des données avec autant de détails que possible. « Il s'agit vraiment du jumeau numérique parfait de leur vrai produit », dit-il. Ce modèle peut être utilisé comme point de départ pour tout autre application 3D en temps réel. Comme il n'y a plus rien à ajouter, il suffit juste de décider ce qui doit être enlevé selon l'application ou l'appareil.
« C'est la solution idéale pour moi, car vous avez besoin de gérer une énorme base de données parfaites et vous pouvez ensuite créer des scénarios d'exportation ou d'optimisation à utiliser dans vos différents canaux », dit Axel.
Évidemment, le choix de ce modèle 150 % dépend des objectifs de l'entreprise, de sa culture et du niveau de maturité de ses données. Il existe de nombreuses approches valables pour l'optimisation des données 3D en temps réel, mais celles qui sont le plus efficaces vont utiliser l'automatisation à un moment ou un autre.
« Pixyz permet aux entreprises d'optimiser leurs données à la demande, en leur offrant ainsi réactivité et flexibilité de développement. Avec la programmation des scripts, vous avez la possibilité d'en automatiser autant que vous le souhaitez pour répondre à vos besoins », explique Franck.